Pour mesurer des poids fiables, il suffit d’utiliser correctement une balance homologuée. Ensuite, il faut que les systèmes de gestion traitent les données acquises avec rigueur. Mais entre lacunes de transmission et risques de virus informatique, les objectifs ne sont pas toujours atteints. La révolution numérique implique de nouvelles exigences: les communes – ou leurs prestataires – ont intérêt à demander des garanties avant de choisir un service informatisé. En plus d’assurer une bonne comptabilité, les données collectées permettent de planifier les besoins futurs. Elles servent aussi à rendre plus crédibles les messages transmis au public, même si les médias, la publicité ou le monde politique les reprennent parfois à mauvais escient, que ce soit par erreur ou délibérément à des fins de manipulation. Les débats qui ont entouré la stratégie énergétique 2050 ou l’initiative « Economie verte » ont montré à quel point les mêmes statistiques peuvent faire l’objet d’interprétations différentes par les partisans ou les opposants d’un projet. Les collectes sélectives ont l’avantage des chiffres, qui leur offrent de passer, auprès du public, d’une subjectivité suspecte à une objectivité triomphante: la Suisse championne du « recyclage »! Pourtant, tout aussi performant qu’il soit, le tri à la source par les ménages n’est qu’un des maillons d’une économie efficiente dans la gestion des ressources naturelles. L’exemplarité de la Suisse en quantités de matières issues des collectes sélectives cache d’autres chiffres moins réjouissants, comme la production globale de déchets ou l’impact écologique des produits consommés…
Rendez-vous en septembre pour un numéro sur la restauration. D’ici là, bel été!
Anne-Claude Imhoff
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