Les fabricants, importateurs et distributeurs se servent souvent du recyclage pour justifier la vente de leurs produits, qui deviennent paradoxalement de plus en plus vite des déchets. Qu'il s'agisse de capsules de café, de stylos jetables, des piles, de la dernière console de jeux ou encore des boissons, le mot d'ordre est "consommer, trier, pas de problème, cela sera recyclé".
Mais force est de constater que les cycles de matières ne sont de loin pas fermés ni étanches, et que le recyclage consomme toujours plus d'énergie soit en raison de l'augmentation des prétraitements mécanisés, soit par des destinations finales plus éloignées, tout comme le sont d'ailleurs les lieux de production.
Ainsi, aussi louables que soient les efforts consentis par l'économie privée, leur priorité est de justifier la consommation des produits neufs. Croissance oblige.
Du côté des communes, une priorité est la gestion performante de la filière de vieux papier et carton et de celles des déchets biogènes, qui représentent les tonnages les plus élevés, respectivement 47% et 33% du total des principales collectes sélectives des déchets urbains. Ces deux catégories sont d'ailleurs celles qui offrent le meilleur potentiel de diminution des ordures ménagères avec des gains économique et environnemental conséquents par rapport à l'incinération.
De plus, les communes ont ici un réel pouvoir de décision sur le repreneur final (par exemple en Suisse ou à l'étranger pour le papier) et sur les objectifs de la filière (valorisation matière et/ou énergétique pour les biodéchets).
Anne-Claude Imhoff
Bird, Prilly et Genève
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